La pintura como expresión de nuestra idiosincrasia
En el trazo pictórico de Carmen Selma hay una expresión muy marcada que nos inquieta. No sabríamos decir muy bien por qué pero esos personajes que pueblan las escenas y que nos miran directamente, nos incomodan. El trabajo de Selma que vemos en esta exposición conjuga magistralmente dos cuestiones: el conocimiento profundo de la pintura misma y sus posibilidades, y la reflexión sobre lo que culturalmente nos conforma como individuos en la sociedad, como seres sociales, como comunidad.
Lo interesante del abordaje que Selma hace es su propia posición: crítica pero a la vez comprometida en reconocer aquellos ritos y tradiciones que forman parte de nuestra historia, en no perder la memoria, reivindicarla para entender mejor cómo somos hoy y en cómo podemos ser mañana. La reminiscencia de Goya es evidente, tanto en la pintura como en las ideas que la nutren, pero también se vislumbran referencias a pioneras como Paula Modersohn – Becker, precursora del Expresionismo alemán, ignorada por ser mujer. Y es que este es otro hecho diferencial en esta exposición: las mujeres que trabajan pintura siguen siendo dignas de admiración y reconocimiento. Una tradición como la pictórica, cargada de siglos de historia patriarcal, es tomada por mujeres como Modersohn – Becker o Selma para darle un nuevo sentido, subvertir su exclusión masculina y hacernos reflexionar como sociedad.
Retratos de grupo o individuales, escenas de familia, procesiones religiosas y populares, celebraciones, desnudos… el amplio imaginario de Selma está plagado de nuestra historia y de nuestra idiosincrasia, de una forma magistralmente expresiva, sugerente, crítica. Los espíritus del pasado con toda su presencia toman la sala de exposiciones. A partir de aquí, la reflexión es labor de cada uno de nosotros.
Comisaria de exposiciones, gestora cultural historiadora del arte y feminista.
Para la exposición « El color también esconde sus sombras, (mi) pintura cargada de polisemia. A Ciegas Galería de Arte.
VERSION FRANÇAISE
La peinture comme expression de notre idiosyncrasie
Dans le trait pictural de Carmen Selma il y une expression très marquée qui nous inquiète. On ne saurait pas très bien dire pourquoi mais ces personnages qui peuplent les scènes et qui nous regardent directement, nous gênent. Le travail de Selma qu’on voit dans cette exposition conjugue magistralement deux questions : la connaissance profonde de la peinture même et ses possibilités, et la réflexion sur ce que culturellement nous forme comme individus dans la société, comme êtres sociales, comme communauté.
L’intéressant dans l’abordage que Selma fait est sa propre position : critique mais à la fois engagée en reconnaître ceux rites et traditions qui forment part de notre histoire, en ne pas perdre la mémoire, la revendiquer pour comprendre mieux comme nous sommes aujourd’hui et comment nous pouvons être demain. La réminiscence de Goya est évidente, autant de la peinture que les idées qui la nourrissent, mais on distingue aussi des références à des pionnières comme Paula Modersohn-Becker, précurseur de l’Expressionnisme allemand, ignorée pour être femme. Et ça c’est un autre fait distinctif dans cette exposition : les femmes qui travaillent la peinture continuent à être dignes d’admiration et reconnaissance. Une tradition comme la picturale, chargée de siècles d’histoire patriarcale, est prise pour des femmes comme Modershon-Becker ou Selma pour lui donner un nouveau sens, bouleverser son exclusion masculine et nous faire réfléchir comme société.
Portraits de group ou individuels, scènes de famille, des processions religieuses et populaires, célébrations, nus… l’étendu imaginaire de Selma est plein de notre histoire et de notre idiosyncrasie, d’une manière magistralement expressive, suggèrent, critique. Les esprits du passé avec toute leur présence prennent la salle d’expositions. À partir de là, la réflexion est travail de chacun de nous.
Semíramis González
